Cher ami, Merci de votre lettre. J'ai fait un bon voyage et suis revenu pour l'ouverture d'une exposition magnifique (malgré la déprimante section américaine) -et pour un travail fou. Ce dernier mot vous expliquera pourquoi cette lettre doit être assez courte -je vous écrirai plus à la longue- avec des journaux, catalogues etc. Plus tard. Pour le moment je vous dirai seulement que tout semble promettre un beau succès financier, aussi bien qu'artistique. Ce dernier est accompli, mais le public vient nombreux et on est en général très respectueux, j'allais dire, humble. Nous avons vendu votre Fille des bois et le petit 'Danseur' (friese). Le 'Torse' aussi, et, c'est pour cela que je vous écris, vous nous avez donné un plâtre et l'acheteur (un amateur très éclairé) veut un bronze à sa place, au prix demandé naturellement. Il veut le même ton simple du bronze que vous avez dans la 'Fille des bois' pas de patine fausse. Je vous prie de le faire mouler aussitôt que possible et [de] le donner à M. Pottier, en lui montrant cette lettre si c'est nécessaire. Nous payons tous les frais de transport et d'assurance. J'espère qu'on vendra des oeuvres de vos frères, auxquels [j'envoie] mes amitiés. Bon souvenirs à Madame Duchamp-Villon, s'il vous plaît, et à Madame Villon, à vous une poignée de main très amicale et au revoir.Walter Pach. J'ai vu Picabia, on aime son oeuvre, Bravo !