Le fonds de la librairie-galerie La Hune est un fonds très complet qui fournit un témoignage exemplaire d'une galerie importante du monde littéraire et artistique parisien du XXème siècle. Les multiples documents qu'il renferme donne à voir la vie, tant artistique qu'administrative, d'une librairie qui a pour complément d'activité une galerie.
Les 19 premières boites de la partie du fonds donné en 1986 sont composées de dossiers d'artistes réalisés à l'occasion d'expositions à la galerie et classés par ordre alphabétique. Ces dossiers sont divers et d'importance inégale. Ils peuvent renfermer des coupures de presse, plaquettes d'expositions, reçus, listes d'oeuvres, cartons d'invitation, carte de voex, correspondances, affiches, revues, factures, cartes de visite, photographies, textes manuscrits et tapuscrits, maquettes catalogue, argus de presse. A noter, la boîte 14 intègre des dossiers concernant l'affaire de la publication de "La Chasse spirituelle" d'Arthur Rimbaud en 1949 (classé à la lettre R). Les boites 20 à 24 sont consacrées à James Joyce et notamment à son exposition à la galerie La Hune en octobre-novembre 1949. Les boites 25 à 30 renferment des dossiers relatifs aux expositions collectives organisées par La Hune, classés par date de 1948 à 1975. La boite 31 contient un livre d'or de la galerie, des catalogues des éditions de la librairie et des estampes originales éditées par La Hune. La boite suivante compile des cartons d'invitation, classés par année de 1944 à 1975. Et les deux dernières boites rassemblent des documents divers tels que des coupures de presse, des photographies, des factures, un manuscrit et un tapuscrit et des documents sur des expositions.
La seconde partie du fonds, complément donné en 2012, est composée de 33 boites qui renferment des documents qui concernent tant l'activité artistique de la galerie que son organisation administrative. Elles sont complétées par des fichiers de clients et les livres de compte de 1950 à 1978. La partie administrative retrace les activités de la galerie de 1957 à 1990 : documents concernant la fondation de La Hune (dossiers juridiques, baux, titres de propriété, factures, plans, etc.), ses travaux en 1969, la vente de la librairie à la société Flammarion en 1975, la première donation des archives au Centre Pompidou en 1986 et l'exposition qui l'a suivie, ainsi que des livres de compte, des factures et des fichiers clients. La partie artistique regroupe des photographies (vernissages, oeuvres, vitrines, etc.), des catalogues édités par la galerie, des cartons d'invitation, des livres d'or. Ces documents témoignent des expositions organisées par la galerie depuis 1945, et notamment la large part accordée au surréalisme mais également à des artistes et écrivains tels qu'Henri Michaux, Jean Dubuffet, Michel Butor, James Joyce. Ils concernent également les activités de La Hune en dehors de ses espaces personnels : des photographies lors de salons ou foires (FIAC), des catalogues de vente.
En octobre 1943, alors que Bernard Gheerbrant est étudiant en philosophie à la Sorbonne, il rejoint un groupe de travail dont le responsable est Pierre Roustang. Cherchant une activité à exercer en équipe, le groupe décide d'ouvrir une librairie. Après avoir réuni de l'argent et constitué une société (L'Atelier pour et par le livre), le groupe acquiert une librairie au 48, rue de Vaugirard dont Pierre Roustang est nommé gérant et, Jacqueline Lemunier et Bernard Gheerbrant les associés. Ouverte le 15 février 1944, la librairie ne tarde pas à s'agrandir par l'acquisition d'un second local, contigu au premier. Un ami du groupe leur proposant de montrer le travail de jeunes artistes en échange de la remise en état du nouveau local, une première exposition ouvre le 21 mars 1944. La double activité de librairie et de galerie est ainsi inscrite dès le départ dans ce projet collectif, renforcée par la passion pour les arts qui anime tant Bernard Gheerbrant que sa future épouse, Jacqueline.
Forcer de revendre le fonds de commerce à cause des dettes accumulées, la librairie déménage et loue une ancienne boutique au 12, rue Monsieur-le-Prince, qui ouvre le 15 mai 1944. C'est à cet instant qu'elle prend le nom de librairie-galerie La Hune. Pierre Roustang étant chargé de recréer une librairie universitaire après la Libération, La Hune est désormais gérée par le couple Jacqueline-Bernard. La première exposition ouvre le 2 décembre 1944, avec la présentation des oeuvres du peintre Lou Albert-Lasard.
L'exposition attirera beaucoup de monde et c'est à l'occasion du vernissage, Bernard Gheerbrant rencontre Halicka, la veuve de Marcoussis, qui l'invite à visiter l'atelier de l'artiste. En janvier 1945, La Hune organise ainsi une exposition de l'oeuvre gravée de Marcoussis, dont font partie la série " Les devins ", constituée de 16 portraits symboliques gravés à partir de plaques de cuivre. Lors du vernissage et suite à la visite de Gaston Bachelard, Bernard Gheerbrant envisage une édition des planches de Marcoussis accompagnée d'un texte inédite de G. Bachelard. Elle constitue la première édition d'art (tiré à 70 exemplaires) de La Hune et paraît en 1946 avec une mise en page de Pierre Faucheux et une préface de Maurice Raynal.
Au début de l'hiver 1949, il rachète un local à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-Benoît. L'espace carré de 110 m2 est divisé en deux, laissant l'entrée par le boulevard et la vitrine face au café de Flore. Inaugurée le 12 mai 1949, l'espace de la galerie est réservée au fond, bénéficiant ainsi d'une importante hauteur sous plafond.
En 1968, le besoin d'espace se faisant sentir, La Hune se modernise et rouvre le 16 octobre 1969, pour la commémoration des " 25 ans de gravure à La Hune ", rassemblant 60 artistes dans la galerie qui se situe désormais au 1er étage, au-dessus de la librairie.
Tout au long de ces années, Bernard Gheerbrant et sa femme ont fait de leur librairie-galerie un espace ouvert aux arts et aux artistes. La Hune multiplie les activités en devant un espace d'expositions, de rencontres et de conférences, mais aussi une maison d'édition d'ouvrages d'art et de gravures. Installée au coeur du quartier de Saint-Germain-des-Prés, elle est un lieu important du milieu littéraire et artistique du XXème siècle. Lieu de concertation, la librairie est le lieu de rendez-vous des surréalistes dont André Breton en premier lieu, d'auteurs et artistes comme Antonin Artaud, Henri Michaux, Jean Dubuffet, Pierre Alechinsky, Francis Picabia ou Hans Bellmer, dont le couple Gheerbrant collectionne les oeuvres. Alain Robbe-Grillet y organise notamment le prix de Mai, à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
En 1974, les difficultés se font sentir, suite à l'évolution du monde de l'édition et des libraires et les dépenses pour la modernisation de 1969 ne sont pas encore amorties. Bernard Gheerbrant se rapproche alors de Flammarion IV, groupe créé par Jean-Noël Flammarion pour réunir ses nouvelles librairies. Ensemble, ils acquièrent un nouvel espace au coeur de la place de Saint-Germain-des-Prés. La Hune ouvre ses portes le 25 novembre 1975, en célébrant le bicentenaire des Etats-Unis avec Michel Butor et Monory. Le sort de La Hune est ainsi sauf, grâce à son rachat par Flammarion, mais voit le sacrifice de la formule de départ : la mise en parallèle de plusieurs modes d'expression et la disparition de la partie galerie.
This Portal unites a number of museum collections and archival repositories in order to provide a free online research tool to discover the life and work of Marcel Duchamp. Works on this Portal are covered by copyright laws of the United States, France, or other countries, as applicable. Before entering the Portal, you must review and acknowledge the following terms: Use of works on this Portal may be restricted by applicable copyright laws of the United States, France, or other nations. Unauthorized or unlawful reproduction, redistribution, or use of any works on this site is strictly prohibited. Commercial use or exploitation of works on this Portal is strictly prohibited. All intellectual property rights are reserved by the respective rights holders. Users must comply with the Image Rights and Requests policy provided on the “About” page of the Portal.
The Philadelphia Museum of Art (“PMA”) does not warrant that use of the works and content displayed in this Portal will not infringe the rights of third parties. Please note that users are responsible for determining whether their use is fair and compliant with applicable copyright laws. PMA shall not be responsible for and disclaims any and all liability for loss, liability, damage of any kind, injury, or expense of any nature which may be suffered by any user or any third party directly or indirectly arising from their access to and use of this Portal and its contents.
By accessing this Portal, you agree to be bound by these terms and restrictions. If you do not agree, do not access this Portal.
This Portal is administered by PMA. PMA uses cookies to provide and improve services on this Portal. By accessing this Portal, you agree to be bound by PMA’s Terms of Use and Cookie Policy. If you do not agree, do not access this Portal.
This web site can only be used by those who agree to the image rights policy.
Goodbye!